Maléfique
Version Walt Disney versus version Angelina Jolie
Maléfique: du latin Maleficus, méchante. Qui a une influence malfaisante, néfaste et occulte. Pouvoir maléfique, charme maléfique. Synonymes: dangereux, malin, mauvais, nocif…c’est bon vous l’avez?
Bon, attention: là, on ne joue plus dans la même cour que la traditionnelle sorcière bien-moche-bien-vieille! Là, on a le top du top de la sorcière magnifique, magnétique, …Maléfique quoi!
Alors oui, sa beauté froide et cruelle dégage une telle puissance que, j’avoue, à 6 ans quand je suis allée voir sa version Walt Disney (« la belle au bois dormant » version 1959 donc), j’avoue, quand elle m’est apparue, avec ses cornes et sa cape, avec ce regard hautain et tellement inquisiteur, je suis descendue de mon siège direct! et je me suis aplatie au sol entre les deux rangées de fauteuils du cinéma, terrorisée…
Mais reprenons calmement: dans la version de Walt Disney, Maléfique est la sorcière qui se pointe au baptême d’Aurore, la petite princesse toute neuve, alors que personne ne l’y avait invitée (quel toupet, manque pas d’air celle là!). Forcément, elle est super vexée de ne pas avoir reçu d’invitation et du coup, jette un mauvais sort au bébé. OUH! la vilaine-méchante!
Donc on est d’accord, dans cette version Maléfique possède tous les atours de la vraie sorcière: elle est l’incarnation du mal, elle est secondée par son corbeau impitoyable Diablo. Elle est affublée de cornes et son ample cape noire semble sortir des flammes de l’enfer. Le calme de sa voix est glaçant, son rire démoniaque, et gare à celui qui braverait ses terrifiantes colères! Pour situer, rien à voir avec la sorcière de Merlin, madame Mim, petite bonne femme rondouillarde et moche, sans aucune classe… Maléfique méprise le peuple, et si ses serviteurs la déçoivent elle prend les choses en mains elle-même, en se transformant en un formidable dragon aux yeux jaunes trop flippant! Bien entendu, à la fin le bien triomphe puisque le prince tue le dragon et délivre la princesse et son peuple!
Mais quand le cinéma s’en empare en 2014, on a enfin l’explication du courroux de Maléfique. C’est sous les traits de la très ensorceleuse (so beautiful) Angelina Jolie que l’histoire de la sorcière nous est contée. Et là, tout s’éclaire! La sorcière n’est qu’une femme meurtrie par un homme (le roi Stéphane, père de Aurore, tiens-tiens?). Il l’a dupée et lui a coupé ses ailes (au sens propre!). Y a pas de quoi être un chouille vénère là? C’est quand elle apprend que Stéphane a eu un enfant qu’elle décide de venir le tourmenter pour lui faire payer sa faute. Au cours du film pourtant, elle comprend bien vite qu’elle s’est trompée de cible et finira par sauver Aurore. Le méchant meurt quand même à la fin mais pour une fois, pas en la personne de la sorcière mais en celle du Roi Stéphane. Le vrai initiateur du mal dans toute cette histoire c’était bien lui!
Happy End donc pour de vrai cette fois !
Enfin, est-ce normal qu’une femme meurtrie par un homme ait une envie de vengeance ou il faudrait qu’elle tende l’autre joue ? Dans les contes, il faudrait vraiment que l’on pense à faire une petite préface pour expliquer d’où viennent les sorcières, parce que sorties du contexte, c’est facile de leur faire porter la responsabilité (le chapeau ? arf arf) de tout ce qui ne tourne pas rond dans en ce bas monde !
Donc je vous laisse ranger Maléfique sur notre étagère aux sorcières. Droite ou gauche ? Faites votre choix.